Type de paysage : Les paysages villageois du Kamouraska
Description du type de paysage : Découvrez l'histoire de la formation des paysages villageois du Kamouraska en explorant: - les impacts des conditions naturelles - l'influence des activités de production - le rôle des voies de communication - l'héritage des valeurs traditionnelles Les paysages villageois Le village est un élément majeur du paysage rural du Kamouraska. Chaque village a son histoire, son ancienneté et ses caractéristiques particulières. Mais tous ont: une place d'église, une rue commerçante, quelques ateliers d'artisans, un quartier avec des maisons plus cossues et d'autres plus sobres. Chacun d'entre eux répond à une logique d'implantation villageoise qu'il faut bien comprendre. La formation d'un village n'est pas le fruit du hasard. Les activités de production, les conditions naturelles et les voies de communication influencent la formation du village. Le paysage villageois se construit en symbiose avec son environnement naturel. L'attirance pour un site se crée au fil des années et se manifeste par une concentration d'activités économiques et sociales. Les éléments déclencheurs sont nombreux et diversifiés. La construction de moulins à eau en amont d'une rivière ou le nouveau moulin à vent du seigneur sont des événements qui attirent des artisans par la promesse d'un achalandage régulier. Les opérations commerciales à proximité des quais ou des carrefours importants comme les nouvelles routes de colonisation sont des lieux d'échanges attirants et prometteurs. La concentration des activités active le lotissement dans un secteur. Les propriétaires des concessions environnantes louent et vendent des parcelles. Des maisons nouvelles se construisent sur ces lots et les activités ne cessent de s'intensifier et de se diversifier. La trame sociale du milieu en formation как настроить таргет в инстаграме évolue de plus en plus avec l'arrivée de marchands, de professionnels, d'artisans et de journaliers qui viennent s'y installer. La densification du bâti et l'activité économique du site créent un hameau prometteur. C'est l'amorce d'un village-rue, forme typique d'un village né sur un rang d'une seigneurie, comme on retrouve à plusieurs endroits dans la région. L'importance du noyau religieux L'importance du noyau religieux est déterminante dans la formation du village. Le temple sacré, le presbytère, le cimetière, et la place publique deviennent le coeur du village. Le choix du site de la première chapelle ou de la première église est un élément majeur dans l'histoire des premières paroisses du Kamouraska. Le coeur du village La rue principale passe devant l'église, puis des rues secondaires s'y greffent petit à petit; reliant le centre du village aux zones artisanales et industrielles, auxquelles se rajoute parfois des espaces de villégiature. Les institutions d'enseignement viennent compléter la place publique et consacrent le rôle du coeur du village. Un village naît non pas par hasard, mais par la force des éléments qui le composent. Chaque village a son pôle économique: un moulin ou un quai, ses relations extérieures: le fleuve, un chemin de pénétration, un carrefour, son site religieux: une chapelle, une église, un couvent ou un collège, et chacun a sa fierté villageoise: sa place d'église, ses influences architecturales et ses aménagements paysagers. Les paysages villageois du Kamouraska Découvrez l'histoire de la formation des paysages villageois du Kamouraska en explorant: - les impacts des conditions naturelles - l'influence des activités de production - le rôle des voies de communication - l'héritage des valeurs traditionnelles Les paysages villageois Le village est un élément majeur du paysage rural du Kamouraska. Chaque village a son histoire, son ancienneté et ses caractéristiques particulières. Mais tous ont: une place d'église, une rue commerçante, quelques ateliers d'artisans, un quartier avec des maisons plus cossues et d'autres plus sobres. Chacun d'entre eux répond à une logique d'implantation villageoise qu'il faut bien comprendre. La formation d'un village n'est pas le fruit du hasard. Les activités de production, les conditions naturelles et les voies de communication influencent la formation du village. Le paysage villageois se construit en symbiose avec son environnement naturel. L'attirance pour un site se crée au fil des années et se manifeste par une concentration d'activités économiques et sociales. Les éléments déclencheurs sont nombreux et diversifiés. La construction de moulins à eau en amont d'une rivière ou le nouveau moulin à vent du seigneur sont des événements qui attirent des artisans par la promesse d'un achalandage régulier. Les opérations commerciales à proximité des quais ou des carrefours importants comme les nouvelles routes de colonisation sont des lieux d'échanges attirants et prometteurs. La concentration des activités active le lotissement dans un secteur. Les propriétaires des concessions environnantes louent et vendent des parcelles. Des maisons nouvelles se construisent sur ces lots et les activités ne cessent de s'intensifier et de se diversifier. La trame sociale du milieu en formation évolue de plus en plus avec l'arrivée de marchands, de professionnels, d'artisans et de journaliers qui viennent s'y installer. La densification du bâti et l'activité économique du site créent un hameau prometteur. C'est l'amorce d'un village-rue, forme typique d'un village né sur un rang d'une seigneurie, comme on retrouve à plusieurs endroits dans la région. L'importance du noyau religieux L'importance du noyau religieux est déterminante dans la formation du village. Le temple sacré, le presbytère, le cimetière, et la place publique deviennent le coeur du village. Le choix du site de la première chapelle ou de la première église est un élément majeur dans l'histoire des premières paroisses du Kamouraska. Le coeur du village La rue principale passe devant l'église, puis des rues secondaires s'y greffent petit à petit; reliant le centre du village aux zones artisanales et industrielles, auxquelles se rajoute parfois des espaces de villégiature. Les institutions d'enseignement viennent compléter la place publique et consacrent le rôle du coeur du village. Un village naît non pas par hasard, mais par la force des éléments qui le composent. Chaque village a son pôle économique: un moulin ou un quai, ses relations extérieures: le fleuve, un chemin de pénétration, un carrefour, son site religieux: une chapelle, une église, un couvent ou un collège, et chacun a sa fierté villageoise: sa place d'église, ses influences architecturales et ses aménagements paysagers.
Conditions naturelles : La nature du sol Le cas des églises du Kamouraska Dans le Kamouraska, la majorité des églises sont construites à proximité d'un cran rocheux, ou sur un plateau surélevé. Les temples religieux dominent par leur position élevée, leurs flèches hautes pointent et offrent un repère visuel dans le paysage paroissial. Cette logique d'implantation est le résultat des expériences des habitants des 17e et 18e siècles. L'exemple des églises de Saint-Louis de Kamouraska démontre bien comment il a fallu "apprivoiser le pays" et apprendre à profiter des avantages des conditions naturelles. Les premiers sites religieux L'église occupe une place de choix au centre des villages. Le lieu de culte, âme de la paroisse, est bien ancré dans le paysage villageois. L'histoire de la formation des noyaux religieux nous apprend comment les premiers habitants ont apprivoisé leur pays et comment s'est développé une logique paysagère toute particulière à la région du Kamouraska. Le choix du site d'une chapelle ou d'une église n'est pas pris à la légère, les avantages et inconvénients sont à considérer et souvent à reconsidérer quelques années plus tard. Les premières chapelles dans les seigneuries sont souvent situées sur un terrain donné par le seigneur lui-même ou par un habitant d'une concession. Le choix du premier site pour la chapelle se fait en fonction des services disponibles et des voies de communication utilisées. Dans la plupart des cas, la première chapelle se situe à proximité ou sur le domaine seigneurial. La présence d'un cours d'eau et souvent du moulin à farine du seigneur sont des avantages évidents qui jouent lors du choix d'un premier site. Le rôle du domaine seigneurial dans la formation des villages est indéniable, mais pas toujours déterminant. L'émergence d'un modèle Les avantages naturels de la présence des crans rocheux dans le paysage créent un type de village particulier à la région. Parmi les nombreux monadnocks et les crans qui parsèment la plaine basse du Kamouraska, on voit ci et là pointer les flèches des églises de nos villages. Ce lien étroit de nos sites religieux avec les éléments naturels est un élément caractéristique du paysage villageois du Kamouraska. La nature du sol Le cas des églises du Kamouraska Dans le Kamouraska, la majorité des églises sont construites à proximité d'un cran rocheux, ou sur un plateau surélevé. Les temples religieux dominent par leur position élevée, leurs flèches hautes pointent et offrent un repère visuel dans le paysage paroissial. Cette logique d'implantation est le résultat des expériences des habitants des 17e et 18e siècles. L'exemple des églises de Saint-Louis de Kamouraska démontre bien comment il a fallu "apprivoiser le pays" et apprendre à profiter des avantages des conditions naturelles. Les premiers sites religieux L'église occupe une place de choix au centre des villages. Le lieu de culte, âme de la paroisse, est bien ancré dans le paysage villageois. L'histoire de la formation des noyaux religieux nous apprend comment les premiers habitants ont apprivoisé leur pays et comment s'est développé une logique paysagère toute particulière à la région du Kamouraska. Le choix du site d'une chapelle ou d'une église n'est pas pris à la légère, les avantages et inconvénients sont à considérer et souvent à reconsidérer quelques années plus tard. Les premières chapelles dans les seigneuries sont souvent situées sur un terrain donné par le seigneur lui-même ou par un habitant d'une concession. Le choix du premier site pour la chapelle se fait en fonction des services disponibles et des voies de communication utilisées. Dans la plupart des cas, la première chapelle se situe à proximité ou sur le domaine seigneurial. La présence d'un cours d'eau et souvent du moulin à farine du seigneur sont des avantages évidents qui jouent lors du choix d'un premier site. Le rôle du domaine seigneurial dans la formation des villages est indéniable, mais pas toujours déterminant. L'émergence d'un modèle Les avantages naturels de la présence des crans rocheux dans le paysage créent un type de village particulier à la région. Parmi les nombreux monadnocks et les crans qui parsèment la plaine basse du Kamouraska, on voit ci et là pointer les flèches des églises de nos villages. Ce lien étroit de nos sites religieux avec les éléments naturels est un élément caractéristique du paysage villageois du Kamouraska.
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Activités de production : Les habitants développent des activités de production pour profiter des avantages qu'offrent chacun des milieux naturels. Les activités de l'homme pour domestiquer la nature viennent modifier le paysage. On construit des moulins qui utilisent la force de l'eau, d'autres la force du vent, on construit des quais pour accoster plus facilement dans les anses ou sur les grèves. Les possibilités d'exploitation qu'offrent le territoire influencent alors la formation du paysage. La force de l'eau En abord des rivières, là où le courant fort permet d'utiliser le pouvoir hydraulique, on construit des moulins à farine et des moulins à scie. La force de l'eau est un élément essentiel dans une seigneurie et dans une paroisse, elle devient un élément moteur dans la formation d'un village. La concentration d'activités économiques dans un secteur attire les artisans, les marchands et les journaliers qui recherchent ces lieux d'échanges. Les environs des moulins sont des zones économiques d'importance et les axes de communication s'articulent très rapidement en fonction de ces lieux d'échanges. La force du vent Les forts vents qui balaient la plaine du littoral ont inspiré les habitants. Il y a eu dans le Kamouraska, des moulins à vent pour actionner des meules et des roues à vent pour faire fonctionner le tour à bois d'une boutique de charpentier ou de menuisier. Cette utilisation de la force du vent démontre une symbiose remarquable des habitants avec leur environnement. Les quais Les quais du Kamouraska sont des éléments clés du paysage villageois. La présence d'une activité commerciale riveraine est stimulante pour l'économie du village. Un environnement particulier se développe dans ces villages qui ont une activité portuaire de petite ou grande importance. Les marchands établissent leur commerce dans le centre du village et s'approvisionnent par les goélettes qui accostent aux quais. Les petites maisons de marins et de pilotes se construisent à proximité des quais. On voit apparaître des auberges et des hôtels dans les lieux les plus achalandés. Au début du 19e siècle, quelques villages riverains possèdent déjà leurs propres quais, suite aux initiatives d'individus et d'entreprises commerciales. Les deux quais du village de Kamouraska, par exemple, sont construits par les marchands Jean-Baptiste et Charles Taché entre 1815 et 1826. Pour développer le commerce maritime et permettre aux goélettes d'accoster sans tenir compte des hauteurs des marées, plusieurs quais seront construits sur le territoire du Kamouraska entre les années 1850 et 1896. La présence et le rôle des quais pour les villages riverains ou des moulins à scies pour les villages de l'intérieur des terres sont des activités de production déterminantes dans la formation du paysage villageois.
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Voies de communication : L'évolution du paysage est intimement reliée au développement des voies de communication. À chaque ouverture d'un nouveau chemin ou d'une route de colonisation; le développement des échanges est susceptible de modifier l'ordre établi. Des maisons s'établissent le long des voies tracées, d'autres sont déplacées pour profiter au maximum des avantages qu'elles procurent. L'attrait pour les échanges est majeur. Le rôle des voies de communication dans la formation du paysage est manifeste d'une époque à une autre, de la voie navigable, à l'autoroute moderne, en passant par le chemin paroissial et la voie ferrée. Le fleuve Le fleuve joue un rôle prépondérant dans la formation des paysages du littoral. Pendant plus de deux siècles, la navigation sur le fleuve Saint-Laurent est le principal moyen de communication et d'échanges. L'axe fluvial permet le développement du commerce du bois, le transport des denrées agricoles et des produits manufacturés. Le bois, le beurre, les grains, les poissons salés sont envoyés par goélettes vers les centres urbains, en retour, les embarcations font le trajet inverse avec des produits manufacturés pour approvisionner les communautés des campagnes et des villages. Il n'y a pas que le commerce de longue distance qui s'effectue par voie fluviale, les relations entre les seigneuries et les localités voisines se font elles-aussi par mer. Le chemin de fer Avec l'évolution des moyens de transport, on voit apparaître de nouveaux axes de communication. La construction du chemin de fer entre Lévis et Rivière-du-Loup s'effectue entre les années 1855 et 1860. Le tracé emprunte l'intérieur des terres, à quelques kilomètres du rivage, aux limites des seigneuries riveraines. Cette nouvelle voie de communication perturbe l'ordre établi et modifie peu à peu les activités économiques des villages du Kamouraska. On voit les effets à long terme du nouvel axe de communication. Les fonctions des villages de l'intérieur des terres se diversifient alors qu'ils profitent de l'achalandage commercial du chemin de fer. À l'inverse, les villages riverains tournés vers le commerce maritime et saisonnier subissent des conséquences irréversibles. L'arrivée du chemin de fer dans le paysage du Kamouraska modifie les bases traditionnelles de l'activité économique. Le déplacement des activités économiques et commerciales aura des effets notables sur les paysages du littoral et de l'intérieur des terres. La perte de prestige et d'influence des villages riverains en faveur des villages de l'intérieur des terres se manifeste peu à peu dans le dernier quart du 19e siècle. L'autoroute La venue d'une voie routière rapide a elle aussi des impacts majeurs sur les paysages villageois de la région. Les conséquences directes de la baisse d'achalandage sur "le chemin du Roi" ressemblent aux effets de la venue du chemin de fer, et ce cent ans plus tôt. Construit dans les années 1970, le tronçon de l'autoroute qui traverse la région évite lui-aussi les villages riverains. La nouvelle voie de communication favorise l'émergence de nouveaux pôles d'attraction économique au détriment des anciens.
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Valeurs symboliques : La qualité paysagère La place de l'église La place de l'église est un symbole: une belle église, grande, solide et bien entretenue avec un presbytère à la toute dernière mode; signifie la richesse et l'aisance d'une paroisse. Voilà le message que les habitants veulent transmettre. Les ensembles domestiques traditionnels Le monde rural d'autrefois laisse paraître vis-à-vis la maison, les dépendances, le potager et le verger une fierté toute particulière. Rendre le paysage domestique attrayant est une préoccupation qui dénote une sensibilité pour les belles choses. Mais quels sont les petits éléments du paysage domestique, hérités d'autrefois, qui créent une ambiance particulière dans notre environnement ? Il y en a toute une panoplie: -les ensembles domestiques avec une maison et des dépendances bien entretenues et la volonté de suivre des influences architecturales. -les lots de village entourés de belles clôtures et de haies -les petits potagers -les arbres fruitiers situés en bordure des lots -les fleurs d'ornements -les arbres et arbustes Tous ces éléments sont des symboles de fierté qui créent un paysage domestique unique dans les villages. Les ensembles domestiques traditionnels, l'environnement calme, paisible en symbiose avec la nature devraient encore nous inspirer. On transforme nos paysages en oubliant de s'inspirer du milieu et d'utiliser ses propres ressources. S'inspirer du passé, ce n'est pas refuser la modernité: ''Il y a des changements qui dénaturent la qualité paysagère, d'autres qui contribuent à créer de nouveaux paysages contemporains." (La Charte paysagère. Fédération des parcs naturels régionaux de France.)
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Enjeux et mesures d'amélioration : Des mesures d'amélioration et de conservation doivent être prises pour protéger et mettre en valeur nos paysages humanisés. La concertation doit se faire dans tous les milieux: citoyens, institutions, entreprises, municipalités. L'enjeu est collectif. La sensibilisation de la population est le meilleur outil pour éviter de détériorer notre patrimoine paysager. Les nouveaux contextes économiques et sociaux ont un impact direct sur les paysages villageois et ce à différents niveaux. Principaux enjeux: Villages: - modifications de la trame du village - disparition des haies, des arbres - disparition des clôtures traditionnelles en façade et en bordure des lots - élargissement de la voie principale - disparition des arbres en bordure des rues principales - concentration abusive de fils électriques - orientation et intégration des nouvelles constructions Ensembles domestiques: -uniformisation du patrimoine bâti -détérioration et disparition des dépendances -disparition des petits vergers familiaux -banalisation des aménagements paysagers
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