Fiches techniques:
Le crépi et les enduits
Le crépi et les enduits sont utilisés sur les murs des maisons de bois ou de pierre pour protéger la charpente ou la maçonnerie. Composés à base de chaux, ils se remarquent dès le 17e siècle de façon plus prononcée dans les endroits où on retrouve une plus grande abondance de carrières de pierre calcaire nécessaire à sa fabrication. La chaux se fabrique dans des fours de pierres ou de briques dans lesquels on empile des pierres calcaires et du charbon. Elle est ensuite mélangée avec différentes quantités de sable et d'eau pour obtenir un mortier, un crépi ou un enduit. On l'utilise pour protéger de la dégradation due aux infiltrations d'eau sur les murs les plus exposés. Aussi, il n'est pas rare de voir une maison dont seulement la façade et le côté le plus exposé aux vents sont crépis.
Le crépi est composé d'une seule couche et laisse voir la maçonnerie.
Les enduits sont composés généralement de trois couches successives.
Croquis d'un enduit sur mur de pierre massif
Croquis d'un enduit sur mur de bois avec lattes
Sur une charpente de bois, on pose un lattis ou des chevilles pour accrocher la première couche d'enduit. On y rajoute des poils d'animaux, comme du crin de cheval ou on la peigne pour améliorer l'adhérence de la seconde couche, considérée comme le corps principal de l'enduit. On pose ensuite une couche de finition qui peut être teintée avec des colorants naturels. L'ocre rouge, l'ocre jaune, l'indigo sont les couleurs utilisées le plus souvent. Les textures varient en fonction du mélange utilisé.
Sur un mur de pierre, le crépi à pierres vives laisse voir l'appareillage de la maçonnerie, alors que l'enduit appliqué en couches successives dissimule les murs. Le mur est d'abord mouillé pour faciliter l'adhérence du crépi ou de l'enduit d'accrochage. Les couches successives sont ensuite posées de la même façon que sur une charpente de bois.
À partir du 19e siècle, l'ajout de ciment Portland modifie les pratiques traditionnelles. On améliore la résistance aux chocs et aux infiltrations d'eau, mais les produits utilisés ont tendance à se fissurer plus rapidement en raison d'une flexibilité moindre.
Respecter l'intégrité
Le revêtement des murs a pour but premier de protéger la charpente, mais il est aussi un élément esthétique important dans l'architecture du bâtiment.
Les revêtements des murs et des toits s'avèrent les parties les plus vulnérables d'un bâtiment. En plus d'être soumis aux intempéries, ils sont sujets aux changements lorsque de nouvelles modes et technologies apparaissent sur le marché sur le marché. Un revêtement ne reflète pas toujours l'époque de construction, il peut avoir été changé afin de remettre la bâtisse «au goût du jour».
Un revêtement traditionnel entretenu de façon régulière se conserve plusieurs décennies.
Maintenir ou remplacer '
Il est souhaitable de conserver et de maintenir le revêtement d'origine du bâtiment plutôt que de le remplacer. Il arrive que plusieurs types de revêtements subsistent sur un même bâtiment. Il faut tenir compte de l’évolution de l’ensemble du bâtiment pour choisir le bon type de revêtement. Si le crépi et les enduits sont endommagés, il faut d'abord penser à les remettre en état pour préserver l'intégrité. L'utilisation du crépi et des enduits sur un bâtiment traditionnel est une composante majeure de la nature de la construction. La texture et la couleur d'origine devraient s'imposer comme un premier choix. Il est nécesaire de s'informer auprès de spécialistes dans le domaine et de consulter des guides pour orienter les travaux à exécuter.
À éviter:
-dégarnir ou mettre à nu la maçonnerie.
Pour en savoir plus:
Dufresne, Michel. « Les revêtements traditionnels et la question des enduits ». Continuité no 19. Printemps 1983.
London, Mark, Baird, Cécile avec la collaboration de Dinu Bumbaru, Les revêtements traditionnels, Entretien, réparation, remplacement. Héritage Montréal, Ministère des Affaires Culturelles du Québec, 1986. 63 p.
Le crépi et les enduits. Guide technique no.8. Maître d'oeuvre, Ville de Québec, 1989, 23 p.
La maçonnerie de pierre. Guide technique no 6, Maître d’oeuvre, Publication de la Ville de Québec, 1989. 23 p.
Varin, François. « Le plâtre. Maquillage de l'architecte ». Continuité no 89. Été 2001. p.66-68.
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