Circuit touristique
Le circuit: Archéologie du paysage
Voyez comment apprécier et comprendre les paysages du littoral du Kamouraska en passant par quelques uns de ses plus beaux villages. De Sainte-Anne-de-la-Pocatière à Saint-André de Kamouraska, observez certains changements survenus au cours des siècles.
L’observation sur le territoire est la meilleure façon de faire une lecture du paysage.
Le circuit archéologie du paysage est conçu pour attirer votre attention sur les sites abandonnés au cours des siècles et les sites privilégiés.
Le circuit se fait majoritairement en voiture, mais peut aussi se faire à bicyclette. Deux sections sont recommandées pour la marche à pied et une autre à faire à vélo.
Suivre la progression des sites religieux et des lieux d’échanges commerciaux , c’est suivre la formation des plus anciens villages et comprendre comment a été façonné le paysage actuel.
Objectif:
Observer les changements survenus au cours des siècles précédents devrait vous alerter sur l’importance de mettre en place des moyens de conservation du paysage que des impératifs socio-économiques peuvent venir bouleverser à tout moment.
Initéraire suggéré:
Le circuit propose une visite du Kamouraska de La Pocatière à Saint-André.
Durée approximative: 1 heure 30
Départ du circuit d’ouest vers l’est.
Départ: Maison touristique du Bas Saint-Laurent à La Pocatière
Observer le paysage: Des deux côtés de la Maison touristique, on peut voir les aboiteaux qui empêchent les eaux des hautes marées de pénétrer à l'intérieur des terres. La première construction de l'aboiteau de Sainte-Anne-de-la-Pocatière remonte aux années 1860, par l'intermédiaire des agronomes de l'École d'agriculture, la première du genre au Canada. Observez également la ville de La Pocatière située sur une colline rocheuse qui domine la plaine.
Direction: route 132 ouest; à côté du no civique 54 route 132 ouest, La Pocatière
Lieu 1: La chapelle commémorative de La Pocatière
Intérêt du site:
Ce site fut choisi à la fin du 17e siècle pour y construire une première chapelle desservant la paroisse de Sainte-Anne. Le terrain est alors donné par le seigneur Pierre Ruette d’Auteuil. Son domaine établi à proximité inclut alors un manoir, une grange, une écurie, une étable et un moulin à farine en pierre. Le lieu semble prometteur, situé près des équipements du seigneur, les activités y sont nombreuses. La première église en pierre y est construite en 1735, mais sera reconstruite après un incendie en 1766. Une polémique surgit pourtant vers le milieu du 18e siècle, alors que les habitants de la partie est réclament que l’église soit déplacée au centre de la seigneurie. Trop éloignés, les habitants doivent parfois se rendre à l’église de Rivière-Ouelle, située plus à l’est. L’emplacement de l’église ne fait donc pas l’unanimité dans la paroisse et conduira à son abandon.
Aujourd’hui, la zone de la chapelle commémorative, sur la route 132 entre La Pocatière et Saint-Roch-des-Aulnaies compte encore quelques vieilles maisons. Mais on est loin de se douter, si l’on passe trop rapidement, que l’activité qui régnait ici au début du 18e siècle aurait pu donner naissance à un village.
Direction: route 132 est vers la place de l'église
Lieu 2: La place de l'église de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
Vue du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
Intérêt du site:
Aujourd’hui, l’église de Sainte-Anne-de-la-Pocatière reflète les tendances architecturales à la mode au milieu du 20e siècle. C’est davantage l’intérêt du site qui nous intéresse ici. Ce site religieux est béni par le curé de Rivière-Ouelle le 3 janvier 1796. Une première église en pierre y est construite, puis agrandie vers 1840. Elle disparaît complètement lors d’un feu en 1917 puis encore en 1948. Comme on peut le constater, l’église se situe sur un promontoire rocheux. La nature du sol, stable et solide permet de construire sans problèmes une grande église en pierres. La protection de la montagne du côté ouest n’est pas à négliger contre les vents dominants. Cette situation lui permet de dominer à des lieux à la ronde. Et contrairement au site précédent, étant située plus à l’est, elle dessert davantage la population de l’ensemble de la paroisse.
Au début du 19e siècle, l’activité déjà croissante dans la zone de la nouvelle église ne cessera de s’intensifier. Le lotissement progresse suivant l’axe du chemin royal, mais aussi le long de nouvelles rues perpendiculaires. Un couvent, une école d’agriculture, un collège viendront s’ajouter au coeur du village, tout autour de la place de l’église.
Aujourd’hui, le site est toujours le coeur d’une ville active, axée sur l’éducation, les services et l’industrie.
Le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière construit sur le promontoire rocheux domine toujours la plaine du côté nord, l’École d’agriculture (ITA) elle, domine la plaine agricole du côté sud.
Direction: route 132 est vers Rivière-Ouelle
Observer le paysage: une plaine fertile traversée par une rivière sinueuse soumise aux fluctuations des marées
Lieu 3: L’église de Rivière-Ouelle
Intérêt du site:
L’occupation du site de l’îlot paroissial de Rivière-Ouelle remonte à 1685, ce qui en fait un site exceptionnel sur le territoire du Kamouraska. Plusieurs constructions se succèdent sur le même endroit: l’église actuelle (1887) est construite sur les fondations de la précédente (1792-1887); le presbytère actuel (1881) est situé au même endroit que l’ancienne construction (1831-1881); le cimetière est déplacé vers l’ouest du presbytère en 1832. En 1809, un couvent complétait alors l’ensemble religieux de la paroisse, ce dernier est maintenant remplacé par une école primaire.
Dans l’histoire régionale, le site religieux de Rivière-Ouelle est le plus ancien, mais également le plus stable. Contrairement aux autres sites de la région choisis à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle: il est le seul endroit qui ne sera pas victime des changements socio-économiques ou d’une mauvaise planification en raison des conditions naturelles. Seuls des tremblements de terre auront parfois raison de la structure de l’église et obligeront des travaux de réfection.
Le site religieux est situé à proximité du pont de la rivière Ouelle et du manoir seigneurial plus au nord (Manoir Casgrain). Un hameau s’y forme rapidement et devient le coeur du village. La tradition marchande remonte loin, car l’embouchure de la rivière sert très tôt et pendant longtemps de porte d’entrée pour les marchandises. Plusieurs grands marchands y exercent un commerce florissant: l’huile de marsouin, le bois, les denrées agricoles sont les produits principaux de la région.
Direction: Suivre la route 132 en direction est vers Saint-Denis
Observer le paysage: une belle rangée d’arbres centenaires le long de la route 132 se dressent encore dans un secteur où quelques maisons traditionnelles sont encore bien conservées.
Alternative: Vous pouvez décider de suivre la route vers le nord pour vous rendre à la Pointe-aux-Orignaux. L’anse rocheuse et ses berges fleuries de rosiers sauvages est entourée de chalets et se termine par un quai, à l’extrémité de la pointe. Une partie de l’histoire de la villégiature régionale s’y déroule à partir du milieu du 19e siècle, comme en témoigne toujours le grand hôtel Laurentide, un beau bâtiment construit en 1852. La présence du quai ( abandonné puis réaménagé) nous rappelle l’importance des quais et des goélettes dans le transport régional et pour le commerce du bois.
Direction: route 132 est, vers Saint-Denis
Observer le paysage: La plaine fertile s’étire au sud entre le cran rocheux de Saint-Denis et les hauteurs de Saint-Philippe et Mont-Carmel. La protection des crans rocheux contre les vents du nord-est et du sud-ouest n’est pas à négliger. Les ensembles domestiques typiques sont construits au pied du cran qui traverse la paroisse de Saint-Denis. Souvent, la maison et les dépendances se répartissent des deux côtés de la route principale. Les habitations offrent leur façade la plus longue au sud de façon à profiter d’un maximum d’ensoleillement. Le sol rocheux protège les maisons des inondations ou des affaissements en raison des infiltrations d’eau dans les sols plus argileux de la plaine.
Direction: route transversale, face à l’église, vers le rang du Bras
Observer le paysage: La longue plaine est traversée par une petite rivière: le Bras de Saint-Denis. En bas de la côte, vis-à-vis l’église de Saint-Denis, on traverse un petit pont, en tournant vers la gauche (à l’est) quelques maisons témoignent encore de la première concentration d’habitations dans la paroisse de Saint-Denis.
Lieu 4: Le Bras de Saint-Denis
Vue du village de Saint-Denis, rang du Bras
Ancien moulin à vent en pierres situé au rang du Bras, à Saint-Denis
www.mcc.qc.ca/pamu/themes/exemple/2051-1.htm
Intérêt du site:
Le premier noyau de peuplement de la seigneurie est établi au rang du Bras.
En 1816, un moulin à farine mû par le vent, une tour massive faite de pierre des champs y fut construite par le seigneur. Ce site, en plein coeur de la plaine, aurait pu devenir l’amorce d’un village. Le petit hameau dans l’entourage du moulin à vent, formé par la demeure du seigneur et de quelques autres censitaires, réclame bien vite une chapelle. Mais les impératifs de l’époque jouèrent contre le hameau de la plaine, et ce malgré leurs efforts.
Direction: retour vers le nord, sur le parvis de l’église Saint-Denis
Observer le paysage: le village-rue s’étire le long du cran rocheux et l’îlot paroissial formé par l’église, le presbytère et le cimetière, domine la plaine.
Lieu 5: L’église de Saint-Denis
Intérêt du site:
Une lutte pour choisir le site de l’église oppose les paroissiens du hameau du Bras et les paroissiens du côteau. La controverse se termine avec la construction d’une première chapelle sur le site actuel en 1841, cette dernière sera démolie et remplacée par une église en pierre en 1850. Si l’on se compare avec les paroisses plus anciennes (Sainte-Anne, Kamouraska, Saint-André) la situation avantageuse qu’offre la présence de crans rocheux dans le paysage a manifestement créé un modèle d’implantation pour édifier les temples religieux. À noter, l’action du marchand Jean-Charles Chapais dans le choix du site fut déterminante. Il possédait alors les terrains de l’église actuelle et avait construit son magasin-général au pied du côteau, à la jonction du chemin du Roi et de la route de pénétration vers l’intérieur des terres. Statégique, ce lieu de passage devient alors le coeur du village.
Direction: route 132 est vers le village de Kamouraska
Observer le paysage: Entre Saint-Denis et Kamouraska, on traverse une plaine longée par un aboîteau qui permet d’empêcher les invasions d’eau lors des hautes marées. Cet élément est caractéristique du paysage du Kamouraska. Les premières mentions d’aboiteaux dans la région remontent aux années 1820, mais c’est davantage à partir des années 1860, que les premières grandes réalisations se feront avec l’aide de l’École d’Agriculture de La Pocatière. Il sera ensuite réaménagé plusieurs fois au cours du 20e siècle.
Avant d’arriver au village de Kamouraska, remarquez la forme élancée du cran rocheux qui émerge entre les berges et les champs cultivés. Ce paysage remarquable attire depuis longtemps les voyageurs en quête de sa beauté naturelle: une ligne d’habitations regroupées le long d’un cran rocheux; un village surélevé, à cheval entre la plaine et la mer.
Village de Kamouraska (vue de l'ouest)
Observer le paysage: La qualité de l’architecture mérite qu’on arpente à pied ou à vélo toutes les rues du village. Sur la rue Morel, la rue du Quai et la rue Chassé, de belles maisons de villégiateurs, de marchands, de navigateurs ou d’ouvriers témoignent encore des belles années du village au milieu du 19e siècle.
Direction: rue Morel, le parvis de l’église de Kamouraska
Lieu 6: L’église de Saint-Louis de Kamouraska
Intérêt du site:
L’ancienneté du site remonte à la première église construite en 1791. Fait intéressant, dans ce cas-ci, il s’agit de la troisième église de la paroisse. Les premières églises et cimetières se trouvaient deux kilomètres plus à l’est. En raison des nombreux aléas de la nature dont furent victimes les premières églises, on opte pour un déplacement. Ce nouveau site est choisi en fonction de la solidité du terrain et de la protection du cran rocheux à l’ouest. Mais il se trouve aussi plus près d’un hameau de plus en plus actif. Le lieu « dit Pincourt » à proximité de la grève regroupe des activités commerciales qui attirent des marchands et des artisans. L’église se situe maintenant à un point stratégique, soit entre la zone active de la grève et la route de l’église, vers l’intérieur des terres.
Aujourd’hui, le noyau paroissial est constitué d’une église, d’un presbytère, d’un couvent et d’un cimetière. L’église actuelle est construite en 1914, suite à l’incendie de l’ancien temple. Le presbytère construit en 1849 témoigne de la belle époque du village. Le couvent édifié en 1851 est maintenant converti en musée régional.
Observer le paysage: La beauté de l’îlot paroissial est rehaussée par la présence des maisons anciennes bien conservées, des grands arbres qui ceinturent la place de l’église, et de belles percées visuelles sur le fleuve.
Direction: route 132 est vers Saint-André
Observer le paysage: À la sortie du village, près de la rivière Kamouraska, on peut voir le domaine des seigneurs Taché, dont la demeure incendiée fut reconstruite en 1885 au même endroit que l’ancien manoir. À remarquer, l’établissement caractéristique du manoir situé au pied d’un cran rocheux et offrant sa façade à la lumière du sud. De belles dépendances agricoles subsistent toujours sur le site, dont une glacière en pierres.
Direction: la chapelle commémorative du berceau du Kamouraska, route 132 est
Lieu 7: Le berceau du Kamouraska
Intérêt du site:
Le site du berceau a vu naître une première chapelle en 1709, un cimetière, un presbytère en 1715 et une nouvelle église en pierres en 1735. Le sol instable de la plaine argileuse a tôt fait de causer des problèmes aux paroissiens et aux curés. Inondations aux hautes marées, infiltrations dans le sol, l’église se désagrège avec le temps. Le site fait l’objet d’une discussion entre les paroissiens et les autorités religieuses. On convient finalement de relocaliser l’église plus à l’ouest, au lieu dit «Pincourt » et en même temps, on crée la paroisse de Saint-André, pour mieux desservir les habitants de la partie est qui jusque là devaient se rendre à l'église du berceau de Kamouraska.
Direction: route 132 est vers Saint-André; la Pointe-Sèche entre la route de Saint-Germain et la paroisse de Saint-André, vis-à vis le cran rocheux qui longe la route
Observer le paysage: La Pointe-Sèche est un lieu qui passe inaperçu si l’on ne prend pas la peine de s’arrêter. Le manoir Campbell- Rankin est construit sur la montagne qui domine le fleuve et le rivage où étaient construites les goélettes au milieu du 19e siècle.
Lieu 8: La Pointe-Sèche (entre la route de Saint-Germain et la Halte des battures de la SEBKA)
Manoir Campbell-Rankin situé sur la colline
Intérêt du site:
Le site de la Pointe-Sèche est aujourd’hui complètement dévasté, à l’exception du manoir Campbell-Rankin situé sur la montagne. On le devine à peine à travers les arbres. Construit en 1835, par John Saxton Campbell, cette belle maison de style Regency est unique par son architecture dans la région. Venu d’Angleterre, ce seigneur entrepreneur met en branle un vaste chantier naval. Au pied de son domaine, il fait construire un moulin à scie et un nouveau quai. Le site permettait de construire les bateaux en cale sèche, et de les mettre ensuite à l’eau à marée haute. Les marchandises nécessaires pour l’approvisionnement arrivent directement au quai du seigneur. Plusieurs ateliers d’artisans se retrouvent autour du chantier. Les forgerons, les menuisiers, les charpentiers de navire engagés pour la construction des goélettes logent dans des maisons construites le long de la route. Aujourd’hui, seul le manoir Rankin et ses dépendances témoignent encore de cette activité maritime disparue. Quelques traces sur le littoral évoquent encore la forme du quai de pierres qui s’étirait jadis sur le rivage. Ce lieu d’activité intense au milieu du 19e siècle n’a pu survivre au commerce ferroviaire qui bouleverse l’ordre établi. Le commerce maritime et la construction navale subissent les contrecoups des nouveaux marchés. Le chantier naval ne saura se recycler et durer dans le temps, par contre le site sera utilisé jusqu’à la fin du 19e siècle par d’autres entrepreneurs. Mais, ils quitteront pour les villages voisins, délaissant la Pointe-Sèche devenue désuète avec le temps.
Belle ferme de la fin du 18e siècle, à l'est de la Pointe-Sèche, dont il ne reste qu'un seul peuplier en bordure de la route. À l'arrière-plan, on remarque la présence de quelques bâtiments sur le site de la Pointe-Sèche dans les années 1950.
Direction: route 132 est, vers l'église de Saint-André
Observer le paysage: Les monadnocks de Saint-Germain et de Saint-André étonnent par leurs formes et leurs escarpements, très prisés pour les activités d'escalade.
Lieu 9: L’église de Saint-André
Intérêt du site:
L’église de Saint-André est la plus vieille église du Bas-Saint-Laurent. Une première chapelle y est construite en 1790. Le site choisit ressemble à celui de Kamouraska, de La Pocatière et de Saint-Denis. Profitant de l’émergence d’un cran rocheux, l’église érigée entre 1805 et 1811 domine le coeur du village. À l’abri des hautes marées, ancrée sur un sol solide, le temple religieux est à l’abri des aléas de la nature. Il a perduré jusqu’à aujourd’hui et donne encore au centre du village une âme toute particulière. Malgré la disparition du presbytère construit en 1851, malheureusement démoli en 1954, l’église est encore entourée de certains éléments qui font de la place de l’église un espace de choix dans le paysage villageois. On retrouve encore un espace vert où pousse de vieux arbres centenaires; un verger, un potager, et un vieux jeu de croquet côtoient encore le vieux cimetière. L’ancienne salle des habitants, construite en 1866, est située en face de l’église. De l’autre côté de la rue principale, la vieille école s’est depuis peu trouvée une vocation touristique.
Observer le paysage:
Remarquez les habitations logées sur le cran à l’ouest de l’église, à partir du cimetière, on peut voir aussi voir de petits vergers familiaux qui longent le cran, situés bien à l’abri des vents du nord et s’ouvrant à la lumière du sud.
Observer le paysage:En traversant le village de Saint-André, remarquez comment l’aboîteau, la digue de terre qui longe le fleuve, se trouve très près des habitations. On peut l’explorer en arrière de La Vieille École et admirer le paysage riverain tout en observant les modifications apportées au paysage par cette construction humaine.
Aboiteau à l'arrière des lots du village
Direction: route 132 est, vers la route à Beaulieu, au pied de la montagne, au sud de la route principale
Note: À faire de préférence à bicyclette; pour respecter la tranquilité des lieux et mieux apprécier le paysage.
Lieu 10: L’embouchure de la rivière Fouquette
Intérêt du site:
Le site de la rivière Fouquette a servi autrefois de porte d’entrée et d’expédition pour des marchandises. À la fin du 18e siècle, des marchands de la région utilisent le lieu pour approvisionner la région, établis à l’embouchure ils doivent composer avec les hauteurs des marées qui influencent le niveau d’eau de la rivière. Au milieu du 19e siècle, le marchand-cultivateur Sifroy Guéret dit Dumont de Saint-André se porte acquéreur de la pointe de terre de l’embouchure qui lui permet à son tour d’exercer ses activités commerciales. On trouve aussi en amont de la rivière, un moulin à scie appartenant au seigneur Alexandre Fraser qui exploite les richesses forestières de la région. Le lieu est situé à la jonction de plusieurs voies de communication: la route du Portage vers les Maritimes, la route de Saint-Alexandre vers les nouveaux rangs de l’intérieur des terres et le chemin du Roi qui longe le fleuve. Le site désuet sera abandonné progressivement à partir du milieu du 19e siècle avec l’arrivée des nouveaux moyens de communication au profit des gares ferroviaires et des quais en eaux profondes.
Observer le paysage: La première route de communication se trouve en bordure du fleuve et longe la côte. Les premiers colons construisent leurs habitations du côté nord des crans rocheux. L’accès au fleuve leur assure un moyen de communication et des avantages certains au niveau de l’alimentation. Les ressources de la mer sont exploitées encore aujourd’hui; à l’automne on peut voir des pêches à anguille tendues sur le rivage. Avec le temps, les défrichements avancent au sud des concessions vers l’intérieur des terres. Les agriculteurs-pêcheurs délaissent progressivement les rivages pour s’établir de l’autre côté des crans rocheux. Profitant de la protection des crans contre les vents dominants, ils se rapprochent aussi du chemin public: le chemin du Roi est déplacé au début du 19e siècle sur un terrain plus solide que celui des rivages souvent inondés.
Lieu 11: La rivière des Caps (entre les numéros civiques 183 et 199, route 132 est, Saint-André)
Ferme située entre la rivière Fouquette et la rivière des Caps
Intérêt du site:
La rivière des Caps est un site abandonné aujourd’hui mais très fréquenté au cours des 18e et 19e siècles. Le ruisseau des Caps traverse les terres du Portage et de Saint-André et se jette dans le fleuve à l’arrière des crans rocheux. Bien avant la venue des Blancs, les Amérindiens y installaient leur campement d’été. L’abondance des poissons et des mollusques attire ensuite les pêcheurs de marsouins de la nouvelle colonie. Des pieux plantés à marée basse forment un parc de perches et emprisonnent les marsouins ou bélugas qui s’échouent sur la berge. Le lieu est aussi le début du sentier du Portage, une porte d’accès vers les Maritimes, un portage vers le sud qui rejoint le lac Témiscouata, la rivière Saint-Jean et mène aux colonies anglaises du sud-est. Entretenu pour sa valeur stratégique et comme route postale, le sentier du portage a justifié la présence d’une auberge, d’un relais de poste et même d’un camp de guide. Aujourd’hui les traces de ces activités sont disparues, mais le lieu mérite d’être mentionné et son importance nous serait davantage révélée par des fouilles archéologiques.
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